Que dit la prime de risque sur les actions françaises ?

Définition de la prime de risque

Tout investissement implique une prise de risque pour une rentabilité espérée. Lorsqu’il a de l’argent à placer, un investisseur a le choix entre investir sur des actifs sans risque, mais à faible rendement, et des actifs plus rémunérateurs, mais également plus risqués.
En finance, la prime de risque correspond à l’écart entre la rentabilité exigée pour détenir un actif risqué et le rendement d’un actif sans risque. Autrement dit, ce rendement supplémentaire correspond à la rémunération du risque pris par l’investisseur et dont l’objectif est de réduire des pertes potentielles.

Utilité de la prime de risque

Par définition, la prime de risque c’est d’abord une mesure de l’aversion au risque des investisseurs. Plus ces derniers sont averses au risque, plus ils demanderont une prime de risque élevée, et inversement.
Comme l’illustre le graphique suivant, la prime de risque des actions américaines a atteint un record en 2008 après la faillite de Lehman Brothers. A l’inverse, au début de l’année 2007, la prime de risque était à un plus bas. On peut également vérifier sur cet exemple que la prime de risque est un indicateur avancé de l’évolution de la Bourse. Ainsi, en avertissant d’une augmentation ou d’une diminution de l’aversion pour le risque, elle constitue un excellent signal d’achat ou de vente sur les actions.
Rappelons également que comme beaucoup de phénomènes économiques, la prime de risque est sujette au principe du retour à la moyenne.

La prime de risque est également un paramètre fondamental à choisir lors de la détermination du taux d’actualisation, le plus souvent dans le cadre de la mise en œuvre d’un modèle actuariel tel que Gordon-Shapiro.

Selon la théorie financière, la valeur intrinsèque d’une action au moment de l’investissement est égale à la somme des dividendes actualisés et de la valeur de revente actualisée au même taux. Ce taux d’actualisation n’est autre que le taux d’intérêt sans risque, auquel on ajoute une prime de risque. Autrement dit, l’investisseur qui décide d’acheter une action fait le pari que la somme actualisée de son gain (flux des dividendes et plus-value sur le produit de la cession) sera supérieure à ce qu’il aurait gagné en plaçant son argent dans un actif sans risque.

Supérieure, oui, mais de combien ? Cela dépend bien entendu du niveau d’aversion au risque de l’investisseur. La finance comportementale nous apprend toutefois que les investisseurs sont plus sensibles aux pertes qu’aux gains. Plus exactement, une perte est ressentie deux fois plus négativement qu’un gain du même montant n’est perçu positivement. En toute logique, la prime de risque exigée devrait donc au moins être égale à deux fois le taux sans risque.

Que dit la prime de risque sur les actions françaises ?

Actuellement, la prime de risque sur l’indice CAC40 se situe à 7,34%, contre une moyenne à 10 ans de 9,1%. Le niveau actuel très bas témoigne d’une aversion pour le risque excessivement faible. Mais les investisseurs n’ont-ils pas une confiance excessive dans la poursuite de la croissance des bénéfices ? Le risque d’une nouvelle accélération des taux d’intérêt doit-il vraiment être écarté ?

Par ailleurs, la faible aversion au risque actuelle intervient dans un contexte où l’indice CAC40 apparaît très bien valorisé. Son P/E à 12 mois s’affiche à 19,1x contre une moyenne sur 10 ans à 16x.
Dans ces conditions, nous pensons qu’il sera judicieux de prendre des bénéfices à l’approche de l’objectif des 6900 points que nous avions indiqué en début d’année.

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