Dans notre dernière analyse sur les prix de l’once d’or, en mars dernier, nous indiquions nous attendre à ce que les prix du métal repartent à la hausse avec un objectif moyen terme à 2360$. Force est de constater que le mouvement attendu ne s’est toujours pas réalisé.
Toutefois, le récent mouvement de hausse a permis au cours de l’or d’effectuer un pas supplémentaire dans notre scénario, en franchissant la résistance des 2000$. Est-ce le signal tant attendu qui pourrait permettre d’envisager une hausse jusqu’à 2360$, voire davantage ? Plusieurs éléments nous amènent à le penser.
Comme l’or n’a aucune valeur fondamentale, le seul moyen d’analyser l’évolution de son cours de Bourse repose sur des facteurs techniques ou d’arbitrage, notamment en étudiant la relation de sens inverse entre le rendement des TIPS (Treasury Inflation Protected Securities) et les prix de l’or. Cette relation n’est toutefois pas stable dans le temps. Sur une base vicennale, le coefficient de détermination entre ces deux séries n’est que de +0,153. Certes, sur certaines périodes, la corrélation se renforce, mais pas sur d’autres, comme c’est le cas depuis le début de l’année.
Nous avons également l’habitude d’analyser l’évolution entre l’offre et la demande de métal physique, telles que publiées chaque trimestre par le World Gold Council (WGC).
En bon statisticien, comme certaines composantes de l’offre et de la demande affichent une saisonnalité non négligeable, nous corrigeons des variations saisonnières (CVS) les données brutes publiées par le WGC. L’indicateur que nous construisons représente le spread entre le taux de croissance de la demande (CVS), en glissement annuel, et celui de l’offre.
A partir des derniers chiffres publiés par le WGC, le taux de croissance de l’offre et celui de la demande ressortent respectivement à -5,9% et +12,4%. L’analyse graphique du spread (Cf. chart ci-dessus) indique clairement une augmentation relative du taux de croissance de la demande. Cette configuration nous incite à anticiper une poursuite de la tendance haussière des prix de l’or.
Par ailleurs, il semblerait que les banques centrales de Chine, de l’Inde et de l’Arabie saoudite se cacheraient derrière ce rebond des prix du métal jaune. Il est vrai qu’avec moins de 4% d’or dans les réserves de la banque centrale chinoise, et l’hypothèse d’un projet de création d’une monnaie commune entre les BRIC’S+, la demande d’or physique peut encore augmenter.