Depuis notre dernière analyse sur les actions marocaines (Cf. MASI : la dynamique haussière n’est plus d’actualité), l’indice de la Bourse de Casablanca n’a pas cessé de chuter. Par rapport à ses plus hauts de 2022, la chute est ressortie à -30%.
A l’époque, nous avions mis en évidence plusieurs facteurs fondamentaux qui nous avaient permis d’anticiper la phase de correction : la hausse des taux d’intérêt, la chute du momentum sur les prévisions de bénéfices, le niveau excessif de l’appétit pour le risque ou encore la valorisation exagérée des actions marocaines.
Depuis quelques semaines, la configuration boursière du MASI commence à s’inverser. Certes les taux d’intérêt sont à des niveaux records et le taux de croissance des prévisions de bénéfices à 12 mois est retombé à seulement +5,8% (contre un plus haut de 25%, début 2022).
Mais c’est du côté du sentiment de marché que les choses se sont inversées, et l’on sait combien peut être puissant un mouvement boursier basé sur cette variable. C’est ainsi que la prime de risque prospective sur les actions du MASI est sortie de sa zone excessive d’aversion au risque, et que la pression vendeuse, qui avait atteint le seuil survendu des 80% au début de l’année, donne depuis quelques semaines des signes tangibles d’essoufflement.
Nous citerons également le fait que le retour de l’intérêt des investisseurs survient dans un marché dont la valorisation, mesurée à l’aune du P/E prospectif, a sensiblement baissé depuis son sommet de 2022. Le P/E sur 12 mois est retombé sur son seuil critique de sous-valorisation autour de 17x (Cf. chart ci-dessus).
Dans la mesure où le sentiment de marché redevient favorable, la valorisation du MASI devrait pouvoir remonter en direction de sa moyenne longue, sise à 21x, ce qui offre à l’indice un potentiel de hausse appréciable dans une optique de moyen long terme : nous envisageons ainsi un premier objectif à 12500 points.