Après que plus de la moitié des sociétés du SP500 aient publié leurs comptes pour le troisième trimestre, le constat apparaît partagé : si les résultats restent globalement conformes aux anticipations des analystes financiers, les perspectives pour 2023 se dégradent nettement.
Au début de l’année, le rythme de croissance du consensus sur les bénéfices à 12 mois du SP500 ressortait à +33,5% contre +8,1% fin octobre (en glissement annuel). Par ailleurs, la proportion d’entreprises dont les prévisions consensuelles de bénéfices à 12 mois sont orientées à la hausse, s’est nettement dégradée : moins de 50% des sociétés du SP500 affichent maintenant des prévisions orientées à la hausse, alors que ce pourcentage était de 74% au début de l’année.
Face aux mauvaises nouvelles macro-économiques, c’est l’espoir d’un ralentissement de la hausse des taux qui a permis le rebond du marché boursier. Pour autant, ce récent rebond nous paraît encore bien fragile. Il est intervenu dans une configuration de marché très survendue à court terme (déjà plus de 55% des titres du SP500 sont remontés au-dessus de leur moyenne mobile à 50 jours), mais qui ne l’est toujours pas à moyen terme (horizon à 6-12 mois) où la pression vendeuse reste toujours supérieure à la pression acheteuse.
Il est également intervenu dans un contexte de valorisations attractives. On notera que le PER prospectif du SP500 (sur les 12 prochains mois glissants) a rebondi sur son seuil critique de sous-valorisation, sans l’enfoncer pour le moment (cf. graphique ci-dessus). Le PER du SP500 est remonté à près de 20x contre un plus bas à 16,9x au début du mois d’octobre.
Dans la mesure où nous pensons que le consensus des analystes sur les prévisions de résultats pour 2023 est encore trop optimiste, nous estimons que la reprise actuelle correspond à une simple vague de correction dans un marché toujours baissier à moyen-long terme.