Mesurées à l’aune du P/E prospectif, peut-on affirmer que les actions françaises, et notamment les actions du CAC40 sont sous-évaluées ?
Cela dépend avant tout de la profondeur de l’historique utilisé. Avec un historique de 5 ans et une moyenne glissante de même durée, on a l’impression que le P/E commence à indiquer une sous-évaluation des actions dans la mesure où celui-ci a atteint la borne inférieure de son enveloppe de volatilité (mesurée à partir de deux écart-types). Certes, au paroxysme de la crise sanitaire, le marché n’acceptait de payer que 12 fois les estimations de bénéfices du consensus, contre 14 actuellement. Par rapport au plus haut de 2021, où le marché acceptait de payer 21 fois les prévisions de bénéfices, la chute des valorisation ressort à 33%, ce qui pourrait suggérer un excès, mais attention à la volatilité du P/E.
En effet, si l’on regarde l’évolution du P/E prospectif depuis 20 ans, le regard porté sur la valorisation des actions du CAC40 est bien différent puisque le ratio, en étant retombé sur sa moyenne à 20 ans, fait état d’un simple retour à la normale : plus de surévaluation comme c’était le cas en 2021, mais pas non plus de sous-valorisation, et encore moins de sous-valorisation excessive comme nous avons pu la connaître lors de la crise des Subprimes quand le marché ne voulait pas payer plus de 7 fois les prévisions de bénéfices à 12 mois !