L’indice S&P Case-Shiller du prix des logements résidentiels sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis est ressorti en augmentation de 1,5% par rapport au mois d’avril. C’est le niveau le plus élevé atteint depuis que cet indice est calculé (janvier 1987). Depuis le début de l’année, la progression ressort à +9,9%, et si nous la comparons avec la progression du cours des actions ou même de ceux des emprunts d’Etat, l’immobilier ancien apparaît clairement comme la classe d’actif la plus rentable sur cette période.
Pour autant, nous constatons quelques signaux faibles d’une détérioration future de cette dynamique, car si les prix ont progressé de 9,9% depuis le début de l’année, les volumes ont baissé de 16% sur la même période. Le marché de l’immobilier ancien aux Etats-Unis est donc confronté à un problème de demande, notamment en raison des prix élevés et de la hausse des taux hypothécaires (5,1% actuellement, un niveau qui n’avait pas été revu depuis 2009).
Si les volumes baissent tandis que les prix continuent de progresser, cela veut dire que l’offre diminue. Et si l’offre diminue c’est parce que le rapport de force est devenu favorable aux acheteurs. Ceux-ci ne sont plus aussi pressés d’acheter tandis que les prétentions des vendeurs restent les mêmes. Ces derniers préfèrent alors retirer leurs biens du marché plutôt que d’accepter une diminution de prix à laquelle ils ne sont pas encore prêts, d’où le déplacement de la courbe d’offre vers le haut.
D’un point de vue comportemental, on a des vendeurs et des acheteurs qui se regardent en chiens de faïence. Avec des acheteurs peu enclins à s’aligner sur les prix actuels et des vendeurs qui, aveuglés par la hausse passée des prix, vont mettre un peu de temps à revoir leurs ambitions de ventes à la baisse.
Tous les ingrédients semblent donc se mettre en place pour que la bulle immobilière se dégonfle.